Ubuntu 24 Wayland

Retour d'expérience sur Ubuntu 24, Wayland et les galères post-install, entre bugs GDM et bugs audio, un upgrade pas si smooth.
Je viens de basculer sur Ubuntu 24 sur une de mes machines de code, j'étais encore sur Ubuntu 22. J'en ai profité, après avoir rempli mon disque pour faire un peu le ménage et monter de version.
Verdict?
Mitigé !
Une première experience Wayland très moyenne
Quelle ne fut pas ma déception quand j'ai découvert Wayland pour la première fois.
Déjà, post-install, rien ne marchait. Je n'avais aucun boot, le loading s'arrêtait aux lancement des services et pendant ce temps je poireautais.
J'ai dû switcher sur un autre terminal CTRL + ALT + F3 pour essayer de gérer le problème.
J'ai d'abord essayé de désactiver des services non critiques, mais rien n'y fait, j'ai beau rebooter, je bloque toujours au même écran.
C'était quoi ?
-> L'installation de GDM corrompue !
Juste après l'installation, c'est déjà corrompu... C'est ridicule ! 😒
sudo apt update
sudo apt install --reinstall ubuntu-desktop gnome-session gdm3
Je suis vraiment déçu...
Après cet épisode de problème de boot, je n'avais pas de son. Car oui, d'habitude j'utilise la sortie son sur mon écran afin d'éviter de devoir emmener mes enceintes à l'arrière de ma machine.
Mais impossible de retrouver mon moniteur dans la liste des périphériques de sortie.
Parce que ce n'était pas installé ! (Je n'ai pas souvenir d'avoir eu à le faire sur Ubuntu 22)
sudo apt install pavucontrol

Pourquoi ce changement ?
Ubuntu a officiellement basculé sur Wayland par défaut pour de bonnes raisons sur le papier : sécurité renforcée, meilleure gestion des écrans haute résolution, et architecture plus moderne que X11, un protocole vieux de plus de 30 ans.
Wayland évite notamment toute forme de keylogger en interdisant l’accès aux entrées clavier/souris aux autres apps, ce que X11 autorisait sans broncher. Et niveau perfs, certains environnements de bureau profitent d’un rendu plus fluide (quand ça marche).
Mais dans la pratique ? Le souci c’est qu’on a l'impression d’être encore sur une beta de 2017. Trop d’outils ne sont pas encore compatibles, ou ça bug.
Wayland vs Xorg : le duel
Xorg, malgré son âge, a un gros avantage pour un dev comme moi : c’est réseau-compatible nativement. Je peux facilement envoyer une app graphique vers un autre poste en SSH avec un simple -X, ou faire tourner une interface distante sans me prendre la tête. Wayland, ça, il ne sait pas faire (ou pas sans Rust, PipeWire, des plugins chelous).
Et ne parlons pas des apps Electron qui parfois glitchent, ou des softs comme OBS, qui ont besoin de bidouilles pour capturer l’écran.
Oui, sur Wayland y’a des perfs plus propres avec des animations fluides et un modèle moderne, mais rien dont j'ai besoin au quotidien.
Pourquoi je préfère encore Xorg ?
De base, Xorg est codé on-top d'un protocole réseau TCP/IP. Donc on peut nativement faire de l'app remote, utiliser du stream etc... Donc oui il y a de la latence et oui, il faut se reposer sur la partie réseau pour la sécurité, donc moins de contrôle.
Mais je vous le dis sans hésiter : Wayland, c’est pas prêt pour une station de dev sérieuse.
Je n’ai pas le temps de régler des problèmes de gestion d’écran, de carte graphique, ou d’audio tous les matins avant de commencer à bosser. Je veux booter, ouvrir mon IDE, lancer mes conteneurs, et coder.
Et là, j’ai passé 2h à réparer une install toute fraîche, à bidouiller pour avoir du son, et à reconfigurer un bureau que je n’ai même pas choisi.
Conclusion
Ubuntu 24, c’est propre sur le papier mais plein de coins pas finis si vous êtes un dev qui bosse au quotidien sur sa machine. Le passage en force sur Wayland me semble précipité.
Wayland finira par s’imposer, c’est inévitable. Mais aujourd’hui, en 2025, ce n’est toujours pas une solution plug & play pour des postes de travail exigeants.
Donc si vous hésitez à upgrader depuis Ubuntu 22, attendez un peu ou préparez-vous à bidouiller.

Alexandre P.
Développeur passionné depuis plus de 20 ans, j'ai une appétence particulière pour les défis techniques et changer de technologie ne me fait pas froid aux yeux.
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