Transformer le surplus d’énergie en bitcoin : une piste sous-estimée ?

Convertir le surplus d’énergie en bitcoin, une solution innovante face au gaspillage énergétique ignorée par les politiques et les réseaux électriques.
On ne le répète pas assez mais une immense quantité d’énergie est gaspillée chaque jour.
Ce n’est pas un mythe, c’est un fait : les centrales, qu’elles soient nucléaires, hydrauliques ou solaires, produisent régulièrement plus que ce que le réseau peut absorber. Ce surplus, faute de solutions viables de stockage ou de redistribution, est tout simplement perdu ou bradé à prix cassé (tarifs bleus, rachat à faible coût par l’État, etc.).
Et pendant ce temps, l’État, au lieu de favoriser les producteurs d’énergie verte (particuliers ou entreprises) commence à rogner les avantages liés à la revente de leur production.
Comme si le problème, ce n’était pas l’absence d’un vrai système de valorisation ou de conversion de l’énergie, mais les gens qui osent produire eux-mêmes…
Et si miner du bitcoin devenait une solution écologique ?
Récemment, Idriss Aberkane a remis une idée sur la table : utiliser des puces ASIC (comme les Antminer) pour transformer ce surplus d’énergie en Bitcoin.
L’idée peut sembler provocante, surtout dans un contexte où l’on associe le minage à une catastrophe écologique, mais replacée dans un autre cadre, elle devient plutôt sensée.
On parle ici d’une énergie qui serait perdue de toute façon. Une énergie déjà produite, qui n’a aucun débouché. Et dans ce cas-là, la convertir en puissance de calcul (donc en valeur monétaire via la blockchain) devient non seulement logique mais peut-être même vertueuse.
Une “revente d’énergie” dématérialisée
Ce concept ouvre une brèche passionnante : celle d’une revente d’énergie sans infrastructure physique.
Pas besoin de réseau interconnecté entre deux pays, ni besoin de batteries ou de câbles transcontinentaux. Juste une idée simple : “j’ai du courant qui va être perdu, je le convertis en valeur numérique”. Cette valeur peut ensuite circuler, être utilisée, échangée, stockée… bref, créer de la richesse à partir d’un actif jusque-là invisible.
Ce modèle pourrait être mis en œuvre à l’échelle locale ou nationale. Imaginez des fermes de minage adossées aux installations hydroélectriques en montagne, ou à des champs solaires dans le sud, qui s’activent uniquement en cas de surplus, comme des tampons intelligents de valorisation énergétique.
Plutôt que de punir, valoriser
Au lieu de sanctionner ceux qui investissent dans des panneaux solaires ou de raboter les tarifs de rachat, pourquoi ne pas leur proposer une alternative ? Une API, un module connecté, un partenariat avec une ferme de minage distante ?
Convertir leur surplus en cryptomonnaie, que ce soit du Bitcoin ou autre chose, pourrait devenir une nouvelle forme d’épargne, voire de participation citoyenne à la souveraineté énergétique.
Des questions restent à régler
Bien sûr, il y a des défis : cadre légal, fiscalité, image du minage, volatilité des cryptos… Mais ces sujets sont secondaires quand le modèle de départ est absurde.
Aujourd’hui, on accepte que des térawatts partent dans le vide tout en culpabilisant ceux qui produisent trop.
Il est temps d’inverser la logique.
Conclusion
Le minage de bitcoin comme solution au surplus énergétique ne doit plus être vu comme une hérésie, mais comme une opportunité.
Techniquement faisable, économiquement cohérente et écologiquement moins absurde que l’inaction actuelle, cette piste mérite au minimum d’être sérieusement étudiée.
Parce qu’en matière d’énergie comme en tech, ce n’est pas le manque de ressources qui pose problème, c’est le manque d’idées concrètes pour les valoriser.

Alexandre P.
Développeur passionné depuis plus de 20 ans, j'ai une appétence particulière pour les défis techniques et changer de technologie ne me fait pas froid aux yeux.
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