7 points pour devenir un développeur freelance expert

7 points pour devenir un développeur freelance expert
Alexandre P. dans Dev - mis à jour le 23-04-2025

Découvrez les 7 secrets d'un développeur freelance expert : passion, simplicité, tests, production, design patterns, vision globale et veille technologique. Transformez votre carrière dès maintenant !

Je ne fais pas souvent ce genre d’articles.

Mais après plusieurs années de terrain, une première société lancée en 2014, puis un retour en freelance depuis 2019, j’ai accumulé assez d'expérience pour partager ce qui fait vraiment la différence entre un développeur freelance standard… et un développeur freelance expert.

Pas de recette magique ici.

Juste des principes concrets, issus du réel, que j’applique chaque jour pour livrer mieux, plus vite, avec plus d’impact.

1 - La passion

Oui ça a l'air bateau comme ça, tout le monde vous dit qu'il faut être passionné pour devenir expert.

Je pense qu'il n'y a pas de hasard, cela s'explique tout simplement parce que, lorsque vous êtes passionné, vous ne comptez plus le temps passé à faire les choses, à les refaire, à les optimiser encore et encore pour atteindre la perfection.

Et bien souvent, la perfection est dans les détails.

Avez-vous déjà observé un grand maître dans le sport ou dans les arts martiaux ?

Souvent l'expert répète les gestes de base afin d'avoir une parfaite maîtrise, tout est millimétré.

Lorsqu'un grand chef vous fait la cuisine, il peut vous faire un plat simple ça restera très bon.

Lorsqu'un expert en sport vous fait une démonstration, sur des mouvements basiques, on arrive à voir son expertise.

Par exemple, Stephen Curry ne vous fera pas dans la dentelle pour marquer des points, il vise et il tire, c'est la première chose que vous apprenez quand vous faîtes du basket, pourtant avez-vous vu son niveau de maîtrise ?

3 points

Le développement, c'est pareil !

Lorsque vous êtes vraiment expert, vous êtes capable de faire des choses très simple avec un niveau d'exécution exemplaire, et cela m'amène au second point.

2 - La simplicité en tant qu'expert

Les juniors se méprennent souvent sur la vision qu'ils se font d'un expert.

Ils confondent leur ignorance et la compétence.

Faire quelque chose qu'ils trouvent fancy, du leet code, quelque chose de "stylé" comme ils disent, c'est suffisant pour leur faire croire à une expertise.

Par exemple:

import { from } from 'rxjs';
import { reduce, map, toArray } from 'rxjs/operators';

function reverseString(str: string): Promise<string> {
  return from(str.split(''))
    .pipe(
      toArray(),
      map(arr => arr.reverse()),
      map(reversed => reversed.join(''))
    )
    .toPromise();
}

Peut être remplacé par ceci:

const reverseString = (str: string) => str.split('').reverse().join('');

Or, après plus de 15 ans de code dans le monde professionnel, je peux vous dire avec une certitude absolue, que les meilleurs devs que j'ai rencontré, font des choses très simples avec une lisibilité incroyable et une fiabilité encore plus impressionnante.

Un code qui ne casse jamais (ou presque), alors qu'un junior aura souvent tendance à envoyer du code en production, parfois rapidement mais avec quelques "coquilles" qui demanderont une intervention.

Dernièrement je débuggais un bout de code avec un ami.

Il m'a montré un composant React fait par ses équipes, qui avait une trentaine de useEffect, qui créait des useMemo sur des variables qui arrivaient depuis les props avec les mêmes variables en dependency Array.

Je simplifie mais regardez ceci:

import React, { useEffect, useMemo, useState } from 'react';

type Props = {
  count: number;
};

export const FancyComponent: React.FC<Props> = ({ count }) => {
  const [localCount, setLocalCount] = useState<number>(0);

  const memoizedCount = useMemo(() => count, [count]);

  useEffect(() => {
    setLocalCount(memoizedCount);
  }, [memoizedCount]);

  return <div>Local Count: {localCount}</div>;
};

C'est 100% inutile ! Si tu veux set la variable locale au composant par rapport à la variable en entrée props, si celle ci est en plus un state, elle déclenche automatiquement le re-render te ton composant... Pourquoi faire ça, si tes props ne sont pas statiques ?

type Props = {
  count: number;
};

export const SimpleComponent: React.FC<Props> = ({ count }) => {
  return <div>Count: {count}</div>;
};

Le code avec les useMemo a forcément été implémenté par quelqu'un qui ne comprenait pas ce qu'il faisait. Qui ne maîtrise pas les cycles de render, les mécanismes qui le déclenchent etc...

On en revient à la maîtrise de la base.

Le code simple et lisible, en reprenant les bonnes pratiques et la "bible" des développeurs le livre "Clean Code" passe par:

  • Une compréhension profonde ce qui se passe et de ce que nous les développeurs devront faire pour amener le programme à un état voulu
  • Le respect des bonnes pratiques (ne pas changer de design pattern tous les composants)
  • Des conventions respectées et uniformes (ne pas faire d'objets qui mixent du camel, du snake et du pascal case)

💩 Mauvais exemple : illisible, incohérent, pas clean

import React, { useEffect, useState } from 'react';

type Props = {
  vB: any;
  q: string;
  raw: object;
};

export const C = ({ vB, q, raw }: Props) => {
  const [X, setX] = useState<any>(null);

  useEffect(() => {
    if (vB && q !== '') {
      setX(raw);
    }
  }, [vB, q, raw]);

  return <div>{JSON.stringify(X)}</div>;
};

❌ Ici on voit :

Des noms de variables cryptiques (vB, q, raw, X)

Un composant nommé “C” (😬)

Aucune idée de ce qu’on essaye de faire

Un mélange possible de conventions dans les objets (non visible ici, mais courant dans ce genre de code)

✅ Version clean & claire, inspirée de Clean Code

import React, { useEffect, useState } from 'react';

type Props = {
  videoBuffer: ArrayBuffer;
  queryString: string;
  itemBeforeUpdate: Record<string, unknown>;
};

export const VideoPlayer: React.FC<Props> = ({ videoBuffer, queryString, itemBeforeUpdate }) => {
  const [currentItem, setCurrentItem] = useState<Record<string, unknown> | null>(null);

  useEffect(() => {
    const hasVideo = videoBuffer !== null;
    const hasQuery = queryString.trim().length > 0;

    if (hasVideo && hasQuery) {
      setCurrentItem(itemBeforeUpdate);
    }
  }, [videoBuffer, queryString, itemBeforeUpdate]);

  return <div>{JSON.stringify(currentItem)}</div>;
};

📌 Ce qu’on voit ici :

✅ Compréhension claire de l’intention du code

On sait qu’on affiche un itemBeforeUpdate seulement si une vidéo est chargée et une query présente.

✅ Noms explicites

videoBuffer, queryString, itemBeforeUpdate, currentItem → pas d’ambiguïté

✅ Design pattern cohérent

Simple React Functional Component avec useState et useEffect, rien de sorcier ni inutilement abstrait

✅ Convention uniforme

Tout en camelCase côté props et variables

3 - La production

L’un des éléments qui fait vraiment la différence entre deux développeurs, c’est l’expérience de la production.

Déployer un outil en conditions réelles, ce n’est pas juste faire tourner une app en local : c’est la confronter à de vrais utilisateurs, observer comment ils interagissent avec, et mettre ses fonctionnalités à l’épreuve.

Ce retour au réel est essentiel. Il vous pousse à mieux comprendre vos utilisateurs, à anticiper leurs comportements, et à concevoir des solutions plus robustes pour les projets futurs.

L’expérience de la production s’acquiert avec le temps. Les premières fois seront probablement imparfaites, mais chaque déploiement vous fera progresser. C’est une compétence qui se construit en itérant.

C’est aussi un excellent moyen de sortir du biais du concepteur : lorsqu’on développe un produit, on sait exactement comment il fonctionne… mais les utilisateurs, eux, n’ont aucune idée de votre logique interne. Ce n’est pas votre code qu’ils testent, c’est votre design et votre expérience utilisateur.

4 - Les tests

La manière dont un développeur aborde les tests est souvent révélatrice de son niveau d’expérience et de son pragmatisme.

En général, ceux qui ne testent pas leur code sont souvent :

  • peu confrontés à de vrais utilisateurs
  • ou habitués à travailler en solo

Pourtant, les tests sont la base : on ne livre pas un programme sans l’avoir testé, idéalement automatiquement.

Parce que tes utilisateurs vont se servir de ta feature d'une manière totalement différente de ton design, et tes collègues ignorent tout de ce que tu as dans la tête et finiront par casser le comportement que tu as voulu donner au code.

Si tu doute encore de cette affirmation, sâche que pas loin de 100% des développeurs qui partent de ce postulat passent plus de temps à fixer leur code qu'à implémenter le reste.

Ca fait réfléchir, on comprend que le test une condition sine qua non de l'augmentation de la cadence de dev.

Le piège classique

Beaucoup de développeurs testent "à la main" une fois, à un instant T : tout fonctionne, parfait, on avance. Sauf qu’au fil des devs, ils ajoutent du code, créent des régressions… et livrent sans vérifier que rien n’a été cassé.

Résultat : comportement inattendu en prod.

À quoi servent les tests ?

  • De spécification vivante : écrire les tests en amont clarifie ce que la feature est censée faire.
  • De filet de sécurité : vous évitez de casser une feature en modifiant autre chose plus tard.
  • D’alerte en cas d’écart : si un comportement inattendu se produit, les tests vous le signaleront immédiatement.

Maintenant, si tu es convaincu que le test est utile mais qu'il faut choisir entre tests unitaires et tests end-to-end, lis attentivement la suite.

Et pourquoi faire des tests end-to-end en plus ?

Prenons une analogie simple.

Vous devez construire une porte.

Vous testez :

  • elle est en bois ✅
  • elle fait une taille standard ✅
  • elle est bien posée ✅
  • elle peut s’ouvrir et se fermer ✅

Parfait. Maintenant, vous construisez une serrure :

Vous testez :

  • elle est en métal ✅
  • elle a la bonne forme ✅
  • elle peut s’insérer dans une porte ✅
  • elle a deux états : ouvert/fermé ✅

Très bien, vous avez une porte et une serrure.

Vous assemblez les deux… et là, rien ne marche.

locker door

C’est exactement ce que les tests end-to-end permettent d'éviter.

Les éléments fonctionnent seuls, mais l’intégration échoue.

Les tests E2E vous assurent que les composants du système fonctionnent ensemble comme prévu et c’est ce que vos utilisateurs attendent, pas seulement que les pièces soient jolies.

Le développeur expert a compris qu'il faut un subtil équilibre entre les deux types de tests.

5 - Les designs patterns

Les design patterns, ce sont les outils qui permettent de répondre simplement à des problématiques complexes.

Ils ne sont pas là pour faire joli, mais pour éviter de réinventer la roue à chaque projet.

Bien souvent, on se casse la tête sur des problèmes… dont les solutions existent déjà.

Imagine qu’on te demande de coder une application mobile, mais sans React Native, sans Swift, sans Kotlin.

Non, toi tu dois le faire en assembleur. Bonne chance.

Et bien, développer sans connaître les design patterns, c’est exactement ça.

C’est partir en croisade sans épée. C’est ignorer des années d’apprentissage collectif de la communauté tech.

Pourquoi vouloir se compliquer la vie inutilement ?

Abraham Lincoln disait:

Donnez-moi six heures pour abattre un arbre, j'en passerai quatre à affûter ma hache.

Un développeur expérimenté fait exactement ça :

il prend le temps d’apprendre, comprendre et assimiler les design patterns, pour que le jour où il doit livrer, l’exécution soit précise, rapide et sans friction.

6 - La vision au delà du dev

Être un développeur expert, ce n’est pas juste livrer du code propre.

C’est avoir une vision élargie : comprendre tous les éléments avec lesquels ce code interagit.

👉 Où sera déployée l’application ?

👉 En une seule brique ? Plusieurs microservices ?

👉 Déploiement à la main ? Par script ? Avec quel outil d’Infra-as-Code ?

👉 Quelle base de données ? Où est-elle hébergée ? Quel modèle de scalabilité ?

Chaque décision technique extérieure au code influence directement comment on développe.

Quelques exemples concrets :

Si la base de données n’est pas dans le même datacenter que l’app, on envisage du caching pour limiter la latence.

Si on a 4 instances en load balancing, mais une seule base centralisée, on réfléchira à désengorger les accès avec du CQRS et une message queue pour les écritures.

Tout ce qui n’est pas du code, mais qui participe au fonctionnement final de l’app, fait partie intégrante du scope du dev expert.

Il sait qu’il doit composer avec ces éléments pour livrer un produit vraiment fiable.

7 - La veille technologique

"Le savoir, c'est le pouvoir."

Cette célèbre citation de Francis Bacon prend tout son sens dans le monde du développement freelance.

Dans un écosystème où les technologies évoluent à vitesse grand V, la veille technologique n'est pas une option, c'est une nécessité vitale. Le développeur expert le comprend intuitivement : celui qui reste informé garde une longueur d'avance.

Imaginez deux développeurs freelance face à un même projet :

Le premier connaît uniquement les outils qu'il utilise depuis 5 ans. Il maîtrise certes ses technologies, mais son horizon est limité.

Le second, engagé dans une veille active, identifie immédiatement qu'une nouvelle bibliothèque pourrait réduire le temps de développement de 40% tout en améliorant les performances.

Qui obtiendra le meilleur résultat ? Qui pourra facturer à la juste valeur de son expertise ?

La veille technologique fonctionne comme une armurerie dans un monde médiéval :

Ceux qui s'en tiennent aux épées en fer quand d'autres forgent l'acier sont voués à perdre le combat.

En développement, votre savoir est votre armement.

Le développeur expert ne se contente pas d'accumuler des connaissances pour le plaisir. Il les filtre, les organise et les transforme en avantage stratégique.

Il sait quelles technologies méritent son attention et lesquelles sont des effets de mode passagers.

Cette démarche nécessite :

  • Une curiosité constante et disciplinée
  • Des sources d'information variées (blogs, podcasts, conférences, communautés)
  • Une capacité à discerner l'essentiel du superflu
  • Du temps régulièrement consacré à l'apprentissage et l'expérimentation

Le pouvoir que confère cette connaissance se manifeste concrètement :

👉 Vous proposez des solutions innovantes quand d'autres recyclent des approches datées

👉 Vous anticipez les problèmes de maintenance avant qu'ils ne surviennent

👉 Vous identifiez les technologies prometteuses qui seront demandées demain

👉 Vous parlez le même langage que les clients les plus exigeants et informés

Dans notre métier, celui qui cesse d'apprendre commence à devenir obsolète.

L'expertise n'est jamais acquise définitivement, elle se cultive, s'actualise et s'enrichit constamment.

Comme le disait si bien Eric Hoffer :

Dans une époque de changement radical, les apprenants hériteront de la terre, tandis que les savants se retrouveront parfaitement équipés pour un monde qui n'existe plus.

Conclusion

Le chemin vers l'expertise en développement freelance n'est pas celui de la facilité, mais celui de l'excellence quotidienne et de la vision globale.

Être un expert, c'est comprendre que la vraie maîtrise se trouve dans la simplicité - non pas parce que le travail est simple, mais parce que vous avez atteint un niveau où vous pouvez rendre complexe simple.

C'est cette clarté qui fait la différence entre un code qui survit et un code qui prospère.

  • La passion reste le moteur qui vous pousse à perfectionner chaque détail
  • Les tests deviennent votre filet de sécurité, pas une corvée
  • La production devient votre terrain d'apprentissage le plus précieux
  • Les design patterns, vos fidèles compagnons pour résoudre efficacement des problèmes récurrents
  • De même, l'expertise s'étend bien au-delà du code
  • La veille technologique transforme le savoir en pouvoir, le pouvoir de rester pertinent, de créer plus d'impact

Elle englobe l'écosystème complet dans lequel votre travail s'insère: infrastructure, déploiement, scalabilité et performance.

Cette vision transforme un simple développeur en véritable architecte de solutions.

Elle vous permet de voir des opportunités là où d'autres ne voient que des lignes de code, et d'anticiper des problèmes avant même qu'ils ne surviennent.

En définitive, ce qui distingue véritablement un développeur freelance expert, c'est sa capacité à créer non seulement du code qui fonctionne, mais des solutions qui perdurent, s'adaptent et apportent une réelle valeur ajoutée.

C'est cette excellence qui bâtit une réputation et une carrière durable dans un domaine en perpétuelle évolution.

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Alexandre P.

Développeur passionné depuis plus de 20 ans, j'ai une appétence particulière pour les défis techniques et changer de technologie ne me fait pas froid aux yeux.


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